Commentaire sur les
blagues
Un bûcheron coupe du bois dans la forêt derrière la maison des parents de sa promise. Il s'essouffle, il peine, il transpire. Un indien passe et le bûcheron s'avise de lui poser une question qui le taraude :
- Dis voir, l'indien ! Toi qui connais les choses de la nature, saurais-tu me dire, si l'hiver va être rude ?
- Hiver être rude !
Le bûcheron redouble d'effort. Il entasse des bûches à se boucher la vue de l'horizon. Derechef, il s'essouffle, il peine, il transpire et voilà qu'il voit cet indien repassé affairé qu'il est de vaquer dans cet endroit reculé. Le bûcheron profite de l'aubaine pour s'assurer de l'avis du quidam.
- Hé, l'indien ! Es-tu vraiment sûr que l'hiver sera rude ?
Le Huron insiste en passant son chemin sans autre forme de procès.
- Hiver être très rude
Le bûcheron se déchaîne. Tout ce qui porte des branches et de l'écorce gît alentour. La tronçonneuse hurle, les caribous se carapatent, les parents de la promise préviennent les voisins.
Sur ces entre faits, au demeurant inhabituels dans cet endroit tellement reculé qu'aucun anglais ne veut s'y rendre, l'indien, cheminant bonhomme, procédant à sa coutume d'indien avec un calme étonnant, repasse. Notre homme des bois suant sang et eau voit un signe du destin dans cet acharnement à aller et venir au beau milieu de son labeur. Il lui dit non sans une certaine impatience, laquelle se comprend fort aisément venant de quelqu'un qui se rompt l'échine alors que d'autres batifolent :
- Monsieur l'indien, Monsieur l'indien, comment pouvez-vous être si sûr de la rudesse du prochain hiver ?
- Chez nous, nous avons un vieux proverbe qui dit en substance ceci : Quand homme blanc coupe du bois, hiver être rude !
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